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L’intelligence artificielle dans notre travail… vaste programme. Quelles sont les perspectives ? Qui a les réponses aux questions que tout le monde se pose ? La destruction des emplois est-elle inéluctable ? Le temps d’un instant, regardons les nouvelles technologies d’un autre œil afin de discerner le vrai du faux…

Les nouvelles technologies partout, tout le temps

Cette vérité est déjà à prendre avec des pincettes.

Alors qu’on nous parle de réalité augmentée, d’intelligence artificielle et tutti quanti… prenons le temps de souffler et d’analyser la situation. Sommes nous tous en train de circuler avec des voitures volantes ? non. Pourtant cela fait partie de l’inconscient collectif à propos de l’illustration de « l’an 2000 », depuis des siècles. Soyons clair, il est possible que ça arrive, mais pas demain matin. Alors quand on nous dit que les boulangeries seront toutes remplacées par des machines qui distribuent du pain cuit à la minute… oui, mais non.

La technologie se développe. Le rythme est effréné. Vous venez à peine de découvrir une innovation : elle est déjà périmée !

Alors quoi, vivons tous dans des grottes et laissons le monde s’essouffler ?

Les technologies dans le domaine professionnel

Notre ami Google, pionnier pour développer des systèmes d’informations et des intelligences artificielles dingue révolutionne le quotidien, et évidemment le travail tel que nous le connaissions il y a encore quelques années est en train de changer radicalement.

La technologie va transformer les emplois, pas nécessairement en supprimer.

Les chiffres sont alarmistes et différents… on ne sait pas si 40% des emplois vont être supprimés ou bien 9% ou bien rien… ou même qui sait… des création d’emplois !

La mise en place de distributeurs de billets à détruit les emplois de guichetiers mais ça a créé des emplois de conseillers ! Nous avons besoin d’automatiser les tâches pénibles et répétitives au profit de plus de service, plus de personnalisation. Dans une société où toutes les données sur les personnes sont stockées dans des data-center géants, on va forcément vers une personnalisation de plus en plus poussée.

Et dans les ressources humaines ?

Pour le bien être de la planète, il serait temps que les RH abandonnent définitivement le catalogue de formation Papier. Pour la logique même, il serait opportun de ne plus le diffuser en PDF. Vous ne voyez pas le problème du PDF, franchement ?

Comment se fait-il que votre département RH envoie le même catalogue à tous sans avoir l’intelligence de le personnaliser a minima ? C’est pourtant ce département qui connait tout de vous : votre recrutement, votre CV, vos évaluations professionnelles… ce service connaît tout de vous et saurait parfaitement vous proposer les formations qui vous conviendraient le mieux !

Alors on en vient à un problème récurrent aujourd’hui : trop d’informations, de données, sont collectées, stockées, sécurisées, mais absolument pas traitées.

Que va devenir l’Emploi ?

1 vie 1 entreprise 1 métier…  Ça n’existe plus. C’est devenu, au fil du temps 1 vie,  1 métier, mais plusieurs entreprises… Aujourd’hui, nous avons toujours 1 vie,  mais plusieurs métiers et plusieurs entreprises. Demain, nous aurons tous plusieurs métiers, et très certainement plusieurs métiers en même temps. C’est déjà le cas de la plupart des conférenciers qui sont également : professeur, consultant, entrepreneur, créateur. Le chemin de carrière tout droit a disparu, c’est un nouveau chemin de carrière qui se dessine.

Plan de carrière et changements

Les services RH sont souvent en décalage, lors qu’ils proposent des plans de carrière à 8 ans, alors que la moyenne de durée sur un poste est de 3 ans! Même s’il est difficile de parler de ROI pour un salarié, il faut tout de même faire un effort ! On estime l’utilisation d’une compétence entre 2 et 5 ans avant qu’elle soit obsolète… il y a peu c’était encore 25 ans.

Comment envisager l’emploi du futur alors que les jeunes diplômés sont déjà « périmés » !?

Dans le métro, dans le bus, à la maison, on peut se former sur un cours en ligne en vingt minutes (MOOC). Pourquoi propose-t-on encore des formations aussi lentes à mettre en place que les DIF/CIF et autres CPF ?

 

Ruth Flowers, devenue DJ à 65 ans

Ces jeunes diplômés qui arrivent sur le marché du travail, pour ne pas être en perpétuelle obsolescence programmée, sont obligés de se former en permanence et de cumuler plusieurs « casquettes »; ces « slasheurs » sont parfois contraints à cumuler plusieurs emplois car les besoins des entreprises ont aussi évolué, recourant beaucoup plus facilement aux mi-temps, quarts-temps, pour combler leurs besoins.

La multi-carrière, le changement de voie professionnelle, la mobilité géographique… cela peut arriver à n’importe qui, n’importe quand.

La génération Z c’est la révoluZion

Les nouveaux arrivants sur le marché du travail n’ont pas l’argent comme critère principal, mais l’envie d’apprendre et d’évoluer. La génération Z, ceux pour qui la communication est plus facile à l’autre bout du monde plutôt que vers son voisin de pallier, privilégie la formation courte de type BAC+2 pour se lancer immédiatement dans le monde du travail, sans pour autant cesser d’apprendre.

A 18 ans, l’Homo Numericus sait tout.

La génération Y ou Z a dans ses gènes la remise en question de l’autorité en permanance…

« Manager, pourquoi il faut faire CI alors que Wikipedia dit CA ? Chef, tu as faux. »

Ce sont des personnes qui vont voir leur médecin en disant : « j’ai une grippe parce que j’ai lu sur internet ci alors je pense qu’il fait faire ça. » L’habitude est de tout savoir, de donner son avis sur tout, en étant persuadé de ce que l’on raconte puisque c’est sur Internet.

Évoluer ou… mourir

Nous devons tous apprendre à évoluer par soi-même car la formation, à la fin, est déjà périmée. C’est ce qu’on appelle la mort des hard skill, les compétences acquises « en dur » n’ont plus de valeur car les connaissances doivent se renouveler en permanence.

Une nouvelle organisation du travail voit le jour et concerne déjà 40% des américains : la « Geeg economy », c’est à dire le Multi job ou job sharing.

Fin de la pièce, on ferme le rideau : Unité de lieu, de temps, de personnage, c’est terminé.  Le lieu aujourd’hui : on travaille partout. Le temps ? tout est relatif. On mélange temps personnel et personnel… c’est une vraie révolution qui nous arrive.

La 4ème révolution

Petites précisions historique :

  • 1780 vapeur.
  • 1860 électricité.
  • 1970 automatisation.

Nous sommes désormais dans l’ère de la quatrième révolution industrielle.

Cette révolution industrielle de la robotisation, ou Robolution pour les fans de néologismes, arrive en concomitance avec le besoin de collecter et d’harmoniser les informations, pour pouvoir établie des schémas et programmer des robots, des intelligences artificielles.

Selon Michel Seres, on a révolutionné le Savoir entre l’imprimerie et le numérique. La technologie apprend plus vite que nous. La loi de Douglas dit : plus on a d’espace, plus on stocke, alors on stocke des datas, alors que la loi de Moore invoque la courbe exponentielle de ces dernières !

Loi de Moore. Cofondateur de la société Intel, Gordon Moore avait affirmé dès 1965 que le nombre de transistors par circuit de même taille allait doubler, à prix constants, tous les ans. Il rectifia par la suite en portant à dix-huit mois le rythme de doublement. (source : futura-sciences.com)

Trop de data tue la data

On le sait, on le voit arriver : il va y avoir un Tsunami de data. On parle déjà d’infobésité (info + obésité…) La donnée double tous les 8 mois.  Semble-t-il : 1 an de livres publiés en 2012 = tous les livres depuis le début de l’écriture.  C’est effarant. Ce n’est plus la quantité de données qui pose problème, c’est la profusion à portée de clic ! Qu’est ce qu’on fait de ces données ? Analyser ? Les statistiques indiquent que mondialement, moins de 8% des données sont analysées, et moins de 4%  sont réellement interprétées pour prévoir des choses. Alors, diable, à quoi servent-elles ?

On ne sait plus quoi en faire !

Des données-poubelles

De base, les données sont à considérer comme des déchets, qu’il faudrait traiter comme du recyclage.

« Il faudrait transformer cette collecte anarchique, les structurer comme les poubelles de tri sélectif en vue de les exploiter et faire quelque chose …  » selon Luc Soler de Visible Patient.

L’enjeu aujourd’hui n’est plus la collecte et la sécurisation, mais bel et bien le traitement.

Gagner en humanité et en responsabilité

Il faudrait travailler en amont sur la façon dont on collecte les données, afin de pouvoir les harmoniser, et qu’elles conservent leur potentiel pour établir des modèles prédictifs, personnaliser des services. Par exemple, le développement de l’IA en chirurgie a libéré du temps pour les chirurgiens qui analysaient les images médicales, du coup le médecin a plus de temps pour la relation humaine.

Franck Augustin de Transchain soutient que chaque groupe de données est dans un silo enfermé dans sa propre entreprise et dès que l’information quitte ce silo d’entreprise, la data perd son indice de confiance. Il faudrait que l’un ou l’autre acteur mette en place une standardisation de la donnée, une norme à laquelle on pourrait adhérer pour donner confiance… sans pour autant faire fuiter des informations sensibles et ouvrir toutes ses données.

Il faut mettre en place des bonnes pratiques car les données en transit peuvent devenir immuable, on ne peut pas revenir en arrière, alors il faut sensibiliser les collaborateurs dans leur Cyber-responsabilité.

Une conférence ADIRA

Source

L’intelligence artificielle et son impact sur l’organisation du travail et des ressources humaines, tel était le thème de la soirée organisée ce 3 octobre dernier au Hager Forum à Obernai.

L’accueil et la remise des badges s’est déroulée à partir de 17h30 pour une soirée démarrant à 18h par un mot d’accueil et introduction

  • Monique Jung, Présidente, Alsace Management Initiative – Directrice, ADIRA
  • Mireille Jautzy, HR Group Transformation Officer, Hager

Vers 18h10, la soirée débute par les tendances en termes de ressources humaines et d’intelligence artificielle à moyen et long terme, selon Gabriel BARDINET, directeur de l‘Observatoire du capital humain chez Deloitte. Puis, vers 19h s’en est suivi d’une table-ronde animée par Antoine LATHAM avec les interventions de :

  • Franck AUGUSTIN, cofondateur, Transchain
  • Sébastien BERTRAND, directeur d’activité, EuroInformation
  • David DELONG, Sales Engineer Manager, Google Cloud France
  • Etienne DOCK, Group Digital Transformation Officer, Hager Group
  • Luc SOLER, président, Visible Patient

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Rédaction : Emilie COURTS