Nourrissons-nous les uns des autres

Bonjour à tous

Allez, je suis en forme. Deux pour le  prix d’un. Faut soutenir les initiatives, il paraît. Alors c’est parti.

Je parlais d’un certain dédoublement de personnalité par rapport au commerce dans mon article précédent :
COMMENT LE CORONAVIRUS REND LE COMMERCE COMPLÈTEMENT SCHIZOPHRÈNE
où un commerçant affichait dans sa vitrine un message et son contraire.
Maintenant, c’est la CCI qui s’y met. En version cannibale en plus.

Qu’est ce que la CCI ?

La CCI est un organisme hautement important qui s’intitule en réalité : Chambre de Commerce et d’Industrie.

Certes, mais qu’est-ce donc ?

Tout entrepreneur connait son existence. En effet, pour faire simple, lorsqu’on ouvre une entreprise, le chef d’entreprise devient affilié à un organisme. Soit c’est un artisan et il dépend alors de la Chambre des Métiers, soit c’est un commerçant, il sera donc affilié à la CCI. On entend par commerçant tout magasin, restaurant, entreprise de service… Donc pas mal de monde.

Le but de la CCI, c’est… ?

Pour expliquer ce que je trouve un peu dérangeant dans l’affiche qui va suivre, il faut rappeler le rôle de la Chambre de Commerce et d’Industrie. Quelle que soit la région, chaque CCI a pour mission d’épauler le commerce, d’aider les entrepreneurs, de leur proposer des formations pour rester à niveau dans leur métier, s’ouvrir à de nouvelles compétences… La CCI organise des concours pour valoriser les vitrines, l’accueil client, l’évolution technologique et numérique, bref, beaucoup de choses.

Voilà donc le dernier message de la CCI… J’avoue, j’ai flouté les références, non pas par peur des représailles, mais parce que ça ne se fait pas de jeter l’opprobre sur un organisme aussi respectable qu’une CCI ; je le répète, je suis persuadée que l’intention était bonne.

Non, vraiment sincèrement, sans ironie cette fois. ça m’arrive, je vous assure.

Pour soutenir les commerçants, il faut les bouffer !

Holà Holà Holà… que… quoi ?

Oui, vous avez bien lu. Il y a quelque chose de dérangeant là dedans, non ?

Retraçons le chemin de cette idée dans le cerveau d’une équipe de publicitaires de génie :
— LES MECS… on est en crise #covid19, c’est la mouise. Pour la reprise, il nous faut…
— Des rimes en [ise]. Tour de pise ! C’est penché, mais ça tient !
— Non, je voulais dire… Il nous faut une idée qui frappe fort.
— Une nana avec des gros bras et un tatouage !
— Une nana avec un tatouage ? Vendu : ça tabasse bien, on garde. Mais je pensais à quelque chose de plus subtil, de plus SAFE, de meilleur pour la santé !
— On peut recycler la campagne 5 fruits et légumes par jour !
— Super, on va prendre ça. Ça va envoyer du pâté !

Voici le résultat.

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Première lecture, OK on a compris qu’il fallait aider les commerçants de sa ville.

Deuxième lecture, malaise.

Rappelez vous la lecture en Z (déjà dit ici : Promotion x 1000)

  1. Je n’ai pas envie de me faire cogner par cette nana au demeurant souriante, sportive et bien faite aux cheveux mal photoshopés, qui me renvoie à ma propre image de personne confinée devant ma TV avec des chips en train d’enrager.
  2. Consommer (en gros) 5 artisans et commerçants par jour. Je note le « ER » de ConsommER qui implique le lecteur comme sa propre pensée. Pas de « EZ ». Ce n’est donc pas un ordre, c’est une incitation. Bon point [oui, y’en a !].
    Petite pause. OK, je connais bien la référence des cinq machins par jour. Pourquoi pas alors, une image de fruit ou de légume ou autre, je dis ça, je dis rien, je ne fais que suggérer. Critiquer, c’est acide, c’est facile. J’aime.
    Attendez deux minutes. Consommer. ça veut dire manger, non ? Manger, absorber, ingurgiter, ce que vous voulez… Mais les bouffer, quoi ! Alors, m*** : les pauvres, ils se sont déjà fait détruire à moitié par une épidémie de coronavirus, vous voulez les achever ?
    Google (Android 10) Réfléchissez aux référentiels, aux doubles sens des messages, bon dieu ! Quelque chose qui part d’une bonne intention, de quelque chose bonne pour la santé, parle en réalité de Destruction !
  3. On enfonce le clou. C’est BON pour moi et pour ma ville.
    «Espèce de demeuré. On te dit que c’est bon. Cesse de chercher plus loin, enfin !»
  4. Hashtag – parce que c’est toujours HIPE de mettre un Mot-dièze quelque part : #moncommerçantdanslapeau .
    Quoi? Quel rapport ? Je le bouffe et ensuite il fait partie de moi ? Je mange donc je suis ?
    …🙄 Rhoo, je viens de voir que le tatouage de la sportive, c’est écrit Boucherie, quoi ! Elle s’est fait tatouer «I love boucherie Albert». Franchement !!? C’est pas un peu extrême ? Et puis ça n’a aucun rapport avec les 5 fruits et légumes ! On va où, là ?

— Bah, t’aurais fait mieux, toi ?
— Bien sûr, j’aurais fait mieux, quelle question. On peut toujours faire mieux. C’est pour ça que je critique. Non mais !

Allez, n’oubliez pas de vous repaître de vos cinq commerçants, y’a de quoi se nourrir surtout… le buraliste du coin, il est bien grassouillet, celui-là. Pensez à vous équiper d’une bonne scie, de quelques bâches, et d’un grand congel.
Et portez votre masque bien-sûr !

Bonne journée à tous !

Émilie COURTS

Un nouveau parti politique pour les européennes, mené par Olivier Bidou

Un représentant pour les artisans-commerçants-indépendants

En parler, déjà en parler, savoir que ça existe… [enfin!]

Les élections européennes débutent le jeudi 23 mai 2019. Dans ce contexte, EC Média a fait la découverte d’un parti politique bien différent des partis habituels… qui, malheureusement, souffre du manque de visibilité auprès des « foules » et des médias traditionnels.

première réunion à Paris pour présenter les "Oubliés de l'Europe"
Première réunion à Paris pour présenter les « Oubliés de l’Europe »

Un nouveau parti

A Strasbourg, nous sommes bien au courant de ce qui se passe à l’échelle européenne, ne serait-ce que par les bouchons provoqués dans le quartier du Wacken à chaque session parlementaire ! Au delà de ça, ce qui est intéressant de constater, c’est qu’il y a du mouvement dans la classe politique.

Non, ce n’est pas le parti Gilet Jaune.

Ce nouveau parti émerge tout de même d’un constat et d’un certain ras-le-bol concernant ceux qui travaillent. Les « petits » chefs d’entreprise, ceux que l’on maltraite à coup de taxes et qu’on a tendance à glisser dans le même sac que les patrons du CAC 40.

Or, on le sait, et c’était d’ailleurs mon article de la semaine dernière – coïncidence – les petites entreprises TPE, indépendants, artisans, commerçants représentent plus de 90% de la force économique du pays, or : tout reste à faire en terme d’emploi, de fiscalité, d’apprentissage…

D’où l’émergence de ce nouveau groupement pour représenter ceux qu’on n’entend pas.

Olivier Bidou, tête de liste et Fédéric Malaval, au micro.
Olivier Bidou, tête de liste et Fédéric Malaval, au micro.

Un porte-voix pour les « petits » patrons

En effet « Les oubliés de l’Europe » mené par Olivier Bidou, veut représenter les … oubliés ! Ces chefs d’entreprises qui travaillent du matin au soir, la tête dans le guidon, qui n’ont pas le temps de passer à la télévision ou dans les médias – autrement que pour faire un peu de publicité pur leur entreprise – les indépendants ou les professions libérales qui peinent à se faire entendre dans leurs revendications.

En terme de valeur et de programme, « les oubliés » propose la revalorisation des savoirs-faire, la relance de l’emploi, l’harmonisation des charges sociales, une revalorisation de l’apprentissage, la re-dynamisation des centre-villes

Dans un contexte de grand débat national, de marmite bouillante, du sentiment d’incompréhension, de tricotage et détricotage de lois avec lesquels les artisans, commerçants et indépendants doivent se débrouiller, je trouvais intéressant de dire :

Ah, enfin, un groupe qui pourrait porter le message de manière intelligible, ça fait du bien, non ?

Emilie Courts